Partagez l’article

La vérité sur le niveau de vie des retraités

Dans sa dernière note, Asterès compare le niveau de vie des retraités avec celui du reste de la population, notamment les actifs.

 

De manière générale, les conditions financières des ménages sont plus favorables pour les retraités que pour le reste de la population. Une fois pris en compte les loyers imputés, le niveau de vie moyen des retraités est plus élevé que celui des actifs. En termes de patrimoine ou de probabilité de se situer en dessous du seuil de pauvreté, la situation des plus de 65 ans est également plus favorable que celle du reste de la population.
 

Niveau de vie : Plus élevé pour les retraités que pour les actifs
Le niveau de vie des retraités est, une fois pris en compte les loyers imputés, supérieur à celui des actifs. 

Le revenu disponible et le niveau de vie des retraités sont inférieurs à ceux des actifs. Cependant, une fois pris en compte les loyers imputés (loyers que les propriétaires se versent à eux-mêmes en comptabilité nationale), c’est-à-dire en étant au plus près du vécu quotidien des ménages, le niveau de vie des retraités devient supérieur à celui des actifs.


• Le revenu disponible et le niveau de vie des retraités sont inférieurs à ceux des actifs. Le revenu disponible (ensemble des revenus ajustés des impôts et aides publiques) des retraités représente 84,3 % du niveau moyen de l’ensemble des ménages, et celui des actifs 113,2 % du niveau moyen de l’ensemble des ménages. L’écart se réduit en termes de niveau de vie (revenu disponible ajusté du nombre de personnes par ménage), c’est-à-dire une fois pris en compte la taille des ménages, puisque les ménages des retraités sont en moyenne de plus petite taille que ceux des actifs : le niveau de vie des retraités représente 101,5 % du niveau moyen de l’ensemble des ménages, contre 108,4 % pour les actifs.
• Le niveau de vie ajusté des loyers imputés des retraités devient supérieur à celui des actifs. En prenant en compte les loyers fictifs que les propriétaires se versent à eux-mêmes (qui serait équivalent au loyer à payer s’ils étaient locataires), ce qui permet d’obtenir la statistique la plus proche du vécu réel des ménages, le niveau de vie des retraités atteint 107,8 % du niveau de vie de l’ensemble des ménages, contre 106,0 % pour les actifs. 

 

Cela s’explique par le fait que les retraités possèdent plus de patrimoine que le reste de la population. En moyenne, les ménages dont la personne de référence a plus de 60 ans ont un patrimoine supérieur à 300 000 €, alors qu’il est en moyenne inférieur à 300 000 € pour les ménages plus jeunes. En conséquence, les retraités sont plus souvent propriétaires que les actifs : les plus de 60 ans sont plus de 62 % à être propriétaires non-accédant, contre moins de 17 % pour les moins de 50 ans.
 

Pauvreté : Les ménages les plus âgés moins touchés
Les ménages de plus de 64 ans sont moins touchés par la pauvreté que les ménages plus jeunes. En effet, le taux de pauvreté (soit un niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian des ménages français) des 65-74 ans est de 10,7 %, et de 11,4 % pour les plus de 75 ans. Il s’agit des taux les plus bas, quelles que soient les tranches d’âges considérées, les moins de 18 ans étant les plus touchés par la pauvreté (20,4 %). Cette statistique ne comprend pas les loyers imputés, s’ils étaient pris en compte le taux de pauvreté des plus âgés serait encore plus abaissé relativement au reste de la population. Ce faible taux de pauvreté des plus âgés s’explique à la fois par le niveau de leur revenu disponible et par la plus faible inégalité dans sa dispersion.
• Le niveau de vie médian des plus de 65 ans est globalement équivalent à celui du reste de la population. Le niveau de vie médian (hors loyers imputés) des 65-74 ans est de 24 560 € et celui des plus de 75 ans de 23 230 €, soit un niveau comparable au niveau de vie médian de l’ensemble de la population (24 330 €).
• La distribution des niveaux de vie est moins inégalitaire chez les plus âgés. Le ratio inter-décile (niveau de vie des 10 % des ménages les plus aisés / niveau de vie des 10 % de ménages les plus modestes) est de 3,0 pour les plus de 65 ans, contre 3,5 pour les moins de 65 ans. Cette moindre inégalité des niveaux de vie chez les plus âgés explique en partie leur taux de pauvreté inférieur, puisque ce dernier est avant tout une statistique sur la répartition des revenus (niveau de vie relativement au niveau de vie médian).
 


Sur le même sujet...

L'assurance-vie, un levier fiscal à exploiter en 2024
La prudence des ménages face à l'augmentation du pouvoir d'achat et de l'épargne